Communication et valeurs québécoises

Attendre son tour

Dans la vie publique, en attente d’un service, les Québécois respectent habituellement le principe «premier arrivé, premier servi». Que ce soit dans un magasin, à la banque ou au cinéma, chacun attend son tour en ligne. La personne qui ne respecte pas cet usage s’expose à se faire rappeler à l’ordre.

Conflits et affrontements

Les Québécois privilégient l’accommodement et la recherche de consensus plutôt que l’affrontement ou le conflit. Ils préfèrent échanger et négocier pour trouver les compromis nécessaires pour aboutir à un accord. Ils n’aiment pas la polémique. Évitez de confronter votre interlocuteur. Les conflits dans les relations interpersonnelles se règlent en privé.

Contacts physiques

Les Québécois évitent les contacts physiques. Ils ne touchent pas le bras ou l’épaule de leur interlocuteur pour attirer ou garder leur attention. Les hommes évitent les contacts physiques, à moins d’avoir atteint un très haut degré d’aisance. Se tenir par la main ou maintenir un contact physique prolongé avec une personne est réservé aux relations intimes et familiales. Pour les couples, les marques d’affection en public sont tolérées.

Distance

Le Québec est un territoire très vaste, constitué de grands espaces et peu densément peuplé. Ne vous étonnez pas si les Québécois accordent beaucoup d’importance à leur espace personnel, leur «espace vital» qu’ils surnomment leur «bulle». Dans les files d’attente ou lors de discussions, ils gardent habituellement une certaine distance physique (environ la longueur d’un bras) entre eux et leur interlocuteur. Entrer dans l’espace personnel d’un Québécois risque de lui créer de l’inconfort.

Expression des émotions

Les Québécois sont plutôt réservés. Ils ne sont pas portés à exprimer leurs émotions en public. Ils n’ont pas l’habitude de hausser le ton en public. La résolution des conflits se fait en privé.

Faire signe de la main

Les Québécois se saluent souvent à distance. Ils lèvent le bras et balancent de gauche à droite la main ouverte dans les airs.

Honnêteté

L’honnêteté est très appréciée par les Québécois. Ils préfèreront que vous énonciez votre désaccord ou que vous disiez ne pas avoir compris plutôt que d’approuver leurs idées par politesse.

Importance de l’écrit

Les Québécois accordent plus d’importance aux informations écrites qu’aux informations verbales. Un contrat, par exemple, n’est officiel que s’il est dûment rédigé. Les dépliants, les brochures et les tableaux d’affichage sont par ailleurs beaucoup utilisés pour transmettre des renseignements ou des indications. Par conséquent, il est important que les nouveaux étudiants étrangers lisent les informations qui leur sont transmises.

Individualisme

Les Québécois, comme la plupart des Nord-Américains, sont considérés comme individualistes. Ils se séparent relativement tôt de leur noyau familial et tisser des liens avec eux demande du temps.

Les Québécois restent cependant attachés à certaines valeurs collectives. Par exemple, une majorité d’entre eux donne son appui au maintien et au développement des programmes sociaux et des mesures visant la promotion de droits collectifs.

Invitations

Lors de vos premières rencontres avec des Québécois, vous serez possiblement invité à vous joindre à eux pour manger au restaurant, prendre un verre, aller au cinéma ou dans un autre lieu public. Les Québécois s’attendent à ce que chacun assume ses propres dépenses.

Les invitations à manger chez quelqu’un ne se font que lorsque les relations sont plus développées. Si vous êtes convié à un souper, les Québécois s’attendent à ce que vous n’arriviez pas les mains vides. Vous ferez très plaisir à votre hôte en apportant une bouteille de vin, du fromage, un dessert ou encore une spécialité de votre pays. Lorsqu’on vous invite, n’hésitez pas à demander ce que vous pouvez apporter pour compléter le repas.

Mode de communication: franc et direct

Pour entrer en relation et communiquer entre eux, les Québécois préfèrent être directs. Ils communiquent généralement de façon franche, précise et explicite. Ils préfèrent les réponses claires, directes et honnêtes à leurs questions.

Vous pourrez établir aisément un premier contact d’affaires avec eux. Par contre, les Québécois pourront vous paraître relativement réservés si vous tentez d’entrer dans leur vie privée, car ils préservent jalousement leur intimité. Ils font une distinction très nette entre vie privée et vie professionnelle. Ils ont besoin de plus de temps pour bâtir de véritables relations d’amitié. La clé pour les nouveaux arrivants est d’aller au-devant des Québécois, puisque ces derniers ne le feront pas nécessairement.

Organisation du temps et ponctualité

Les Québécois gèrent leur temps à la manière nord-américaine. Ils accordent beaucoup d’importance aux agendas et aux programmes préétablis. Ils organisent leurs activités selon un horaire précis et fixe. Ils perçoivent le temps de façon linéaire, se fixant des priorités et ne faisant généralement qu’une activité à la fois. Ils planifient et divisent leur temps selon les différentes activités à faire. Les Québécois considèrent le temps comme une ressource précieuse. Vous entendrez les expressions «le temps c’est de l’argent», «perdre son temps» et «gagner du temps».

Par conséquent, les Québécois prennent leurs engagements liés au temps très au sérieux. Ils se présentent à l’heure à leurs cours et à leurs réunions. Ils arrivent même de 5 à 10 minutes à l’avance pour des rendez-vous d’affaires. Les retards laissent souvent une mauvaise impression. Ils sont considérés comme un manque de respect. Le respect des délais et de ses engagements, comme remettre sa partie d’un travail d’équipe à temps, est très valorisé.

Parler fort en public

Évitez de parler fort en public, comme les vestiaires, les classes ou les autobus. Ce n’est pas bien vu par la majorité des Québécois et pourrait être jugé comme étant un comportement irrespectueux, agressif.

Rectitude politique

Les Québécois préfèrent utiliser un langage «politiquement correct» pour éviter de blesser certaines personnes ou de donner lieu à d’éventuels différends. Ils utiliseront donc des expressions respectueuses, en parlant par exemple de «minorités visibles» plutôt que de «minorités raciales».

Regards directs

Lorsqu’ils se parlent, les Québécois se regardent dans les yeux. Le contact visuel est perçu comme une manifestation de respect, de reconnaissance de l’autre et de sincérité. Éviter de regarder son interlocuteur peut être considéré comme un signe d’insécurité ou de malhonnêteté.

Dans les lieux publics, la situation est différente. Dans l’ascenseur, dans les files d’attente ou dans l’autobus, les Québécois évitent plutôt le regard des autres. Ils auront tendance à fixer le plancher, le plafond ou les murs. Fixer quelqu’un dans un lieu public peut être vu comme irrespectueux.

Relations hommes/femmes

La société québécoise s’est donné comme valeur l’égalité des sexes dans tous les domaines. De fait, le niveau d’éducation, de formation et de réussite des femmes est maintenant beaucoup plus élevé qu’il ne l’était il y a une trentaine d’années. Même si certains obstacles se dressent encore à l’égalité des sexes, on compte aujourd’hui un nombre assez important de femmes à des postes de décision. Les Québécoises sont en général autonomes, indépendantes et elles font preuve d’esprit d’initiative.

Relations interpersonnelles

Les Québécois sont en général serviables. Si vous les arrêtez pour leur demander des renseignements, la plupart vous répondront avec plaisir. Les relations plus intimes cependant se construisent progressivement et prennent du temps. L’amitié se construit sur une base d’affinités et de confiance.

Beaucoup de Québécois vivent en couple sans toutefois être mariés. C’est ce qu’on appelle l’union libre. Le couple est considéré comme des conjoints de fait selon la loi.

Religion

La pratique de la religion est beaucoup moins répandue au Québec qu’elle ne l’était il y a quelques dizaines d’années. L’environnement public est laïc et la religion est considérée comme strictement réservée au domaine privé. Il peut donc être mal vu d’exhiber ses pratiques religieuses, quelles qu’elles soient, en public.

Salutations

Lorsqu’ils rencontrent leurs amis, les Québécois se saluent en se faisant la bise (sur les 2 joues), mais seulement entre homme et femme ou entre 2 femmes. Les hommes et les étrangers se rencontrant pour la 1re fois se saluent plutôt par une poignée de main ferme et brève. Les Québécois considèrent qu’une poignée de main molle ou douce est signe d’une personnalité manquant d’assurance ou de confiance en soi.

Statuts sociaux

Au Québec, le phénomène de classes sociales marque peu les relations interpersonnelles. Il est possible pour une personne issue d’un milieu plus modeste de grimper les échelons, puisque les Québécois partent du principe selon lequel ce qu’une personne fait et comment elle se comporte priment davantage que le milieu social ou le pays d’où elle vient. Dans la plupart des milieux, on privilégiera l’égalité des personnes, peu importe leur classe sociale. Toutefois, les liens sociaux et d’amitié restent généralement plus horizontaux (même statut social) que verticaux.

Sujets de discussion privilégiés lors des premières rencontres

Vous souhaitez amorcer une conversation avec un Québécois? Abordez-les en parlant d’un de leurs sujets favoris: le temps qu’il fait! La plupart des Québécois seront curieux et désireront en savoir plus sur votre pays et sa situation politique, vos coutumes, vos mets nationaux et votre musique locale. Ils s’intéresseront aussi à votre vie professionnelle ou à votre domaine d’études.

Les Québécois sont fiers de leur culture. Ils aimeront se faire poser des questions sur leurs coutumes, leur histoire, leurs artistes et sur les joueurs de hockey! Lors des premières rencontres, évitez les sujets de discussion trop personnels et maintenez un ton de conversation léger.

Tolérance

Les Québécois se définissent comme un peuple ouvert à la diversité et tolérant. Des lois et institutions ont été créées pour garantir les mêmes droits pour tous et pour contrer la discrimination. Il ne faut pas pour autant conclure qu’il n’existe aucun conflit ou controverse ou encore, que la population a un point de vue unanime sur toutes les questions.

Sources
Apprendre le Québec: Guide pour réussir mon intégration. Guide publié par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.

Centre d’apprentissage interculturel, Ministère des affaires étrangères et commerce international du Canada